Cannabis: Deshaies souhaite accueillir un point de vente

LOUISEVILLE.  À compter du 17 octobre prochain, moment où la marijuana deviendra légale au pays, les villes de Québec, Lévis, Montréal, Trois-Rivières et Drummondville auront leur succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC). La Société des alcools du Québec, responsable de mettre en place cette filiale pour la distribution du cannabis au Québec, confirme toutefois que l’objectif est d’en avoir près d’une vingtaine en fonction à travers la province d’ici la mi-octobre. De nouveaux points de vente s’ajouteront également selon le rythme nécessaire, d’ici 2020, pour répondre aux besoins du marché afin de garantir une bonne répartition géographique du réseau de distribution, soutient la SAQ. Après s’être montré en faveur de la légalisation du cannabis et de l’implantation d’une usine de production de cannabis thérapeutique dans sa ville, le maire Yvon Deshaies souhaite maintenant obtenir une succursale destinée à la vente de cannabis à Louiseville. «La personne qui voudra se procurer du cannabis devra aller à Trois-Rivières. Ça fait loin pour s’approvisionner! C’est comme si on disait demain matin que la boisson va se vendre uniquement à Trois-Rivières. Ça n’a pas de bons sens», souligne-t-il. «Ce sera minimum 50 kilomètres aller-retour pour faire l’achat du cannabis. Ça deviendra extrêmement dispendieux pour les consommateurs et ce n’est pas tout le monde qui a une voiture. C’est à partir de là que les gens vont décider d’en faire pousser dans leur maison. La police va faire des descentes à plusieurs endroits parce que c’est illégal d’en faire pousser. Ça ne finira plus! Si les gens ne peuvent pas en avoir à proximité de chez eux, les activités de production illicites seront encore plus nombreuses», croit Yvon Deshaies. C’est pourquoi il estime que la Société des alcools du Québec doit penser à ouvrir une succursale de la SQDC à Louiseville. «Je comprends qu’il faut laisser le temps au gouvernement de mettre en place les règles, de bien encadrer la vente et la consommation de cannabis et de prendre le temps nécessaire pour bien développer le réseau de distribution, et ce, selon les besoins. Par contre, je pense que Louiseville devrait avoir son point de vente pour pouvoir fournir le territoire de la MRC de Maskinongé», confie M. Deshaies. Les points de vente de la SQDC auront pignon sur rue et seront localisés à des endroits facilement accessibles à la clientèle. Ils ne seront pas situés dans un centre commercial fermé et devront être à une distance d’au moins 250 mètres des écoles et centres de la petite enfance. Le maire de Louiseville rappelle que l’achat local est important dans la région. Selon lui, si la SAQ ignore Louiseville pour établir un point de vente de cannabis, cette situation pourrait avoir d’importantes conséquences sur les marchands locaux. «Il faut comprendre que les gens n’iront pas à Trois-Rivières juste pour aller acheter de la marijuana. Ils vont aller là-bas faire leur épicerie en même temps, manger dans les restaurants et faire d’autres commissions plutôt que d’acheter dans nos commerces locaux. Il faut penser aux petites villes aussi et aux milieux ruraux. Ça peut faire mal à notre économie. Un commerce semblable, ça amène de l’eau au moulin, ça crée des emplois et ça comble un local vide». Au moment d’écrire ces lignes, la Ville de Louiseville confirmait qu’elle n’avait en aucun temps été approchée par la SAQ pour l’établissement éventuel d’une succursale à Louiseville. «C’est le provincial qui dirige ça. Je ne m’en mêle pas plus qu’il faut pour l’instant et je ne compte pas mettre trop d’efforts là-dessus», conclut Yvon Deshaies. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon