À l’image d’autrefois !

Une première étape vient d’être franchie dans le projet de gare à Charette. Les charpentiers ont complété l’érection de la structure qui prendra place aux abords de la rue de la Station. C’est selon la méthode d’assemblage à tenon et mortaise que la structure a été érigée. Le comité citoyen responsable du projet de la gare a fait appel à de la main-d’œuvre locale en mandatant l’entreprise Gars de bois… du bran de scie plein les poches! de Saint-Élie-de-Caxton pour fabriquer et assembler cette structure. Cette entreprise a développé, nous dit-on,  une solide expertise dans le domaine de la construction et de la rénovation en bois, ainsi que dans la structure de bois massif. «Le comité de la gare voulait quelque chose de durable et qui rappelait l’ancienne gare qu’il y avait à Charette autrefois. Ça représentait un beau défi pour nous d’utiliser la technique à tenon et mortaise avec des goujons. Le résultat est concluant; il y a un cachet particulier», confie Patrick Payette, maître-charpentier et propriétaire de l’entreprise Gars de bois… du bran de scie plein les poches!. L’entreprise caxtonnienne a mis près d’un mois pour pré-fabriquer en atelier toutes les pièces de pruche nécessaires à la structure de la nouvelle gare et a consacré un peu moins d’une semaine à son assemblage à proximité du chemin de fer à Charette. «Pour bâtir la structure, nous avons eu recours à de la pruche qui provient du sud du Québec. C’est du huit par huit, en grande partie. L’idée, c’était d’avoir un matériau de haute qualité et quelque chose de très durable. C’est souvent du bois utilisé pour des constructions de grandes dimensions. C’est du bois pour homme! Il faut le travailler vert et c’est très pesant», relate M. Payette.

«Nous sommes des amoureux du bois» – Patrick Payette

Évidemment, la technique à tenon et mortaise apporte son lot de défis pour les charpentiers. L’assemblage de cette structure unique doit être bien planifié et réalisé avec grande précision. «Nous étions deux seuls (charpentiers) pour le projet. Il y a beaucoup de manipulations et ça doit être fait en toute sécurité. Des croquis m’ont été soumis et je suis parti de ça pour concevoir et réaliser la structure. C’est fait de façon artisanale et ça demande un travail minutieux. C’est assez complexe. Ce sont des pièces lourdes. On travaille avec une scie mécanique, des ciseaux à bois et des maillets en bois que nous avons nous-mêmes fabriqués sur mesure», partage pour sa part Gabriel Vadeboncoeur, charpentier-menuisier. Cette structure de bois sera prochainement fixée à la dalle de béton déjà en place. Un toit et un revêtement extérieur couvriront la charpente. Déjà, la structure attire l’attention de nombreux passants qui se sont arrêtés pour capter avec un appareil-photo l’assemblage de la gare et pour discuter avec ces artisans. «Le train fait partie de Charette. La gare est importante pour les gens d’ici. Ils sont bien heureux du résultat jusqu’à maintenant», termine avec le sourire Patrick Payette. Une initiative citoyenne Le projet de gare à Charette est une initiative citoyenne appuyée par la municipalité. Des citoyens engagés dans leur communauté ont décidé de faire renaître la gare qui verra le jour pour le centième anniversaire de la municipalité. Ce comité citoyen est composé de Guillaume Villemure, Bruce Gélinas, Dominic Ouellette, Claude Desrosiers et Mario Lacombe. Quant au projet, il est estimé à près de 50 000$. Il comprendra notamment le bâtiment avec un toit, des murs, des ouvertures, l’électricité, des bancs, une buvette et une rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite. Les responsables souhaiteraient que cette gare puisse servir éventuellement d’une porte d’entrée pour les attraits touristiques de la région. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon