2014-2015 : de l’espoir… et un peu de réserve

ÉCONOMIE.La Mauricie est dans la bonne direction. Du moins, c’est l’une des conclusions que l’on peut tirer de la plus récente étude régionale du Mouvement Desjardins, même s’il reste du chemin à parcourir.

«Après une année 2013 faible économiquement, la région a repositionné ses forces en 2014 et devrait poursuivre sur cette lancée en 2015», lance d’entrée de jeu Chantal Routhier, économiste au Mouvement Desjardins.

Au rayon des bonnes nouvelles, on note particulièrement l’expansion du marché touristique, notamment l’agrotourisme, qui semble en plein essor. Le passage de bateaux de croisières, en nombre croissant ces dernières années figure aussi dans les plans.

«La situation est quand même encourageante car l’économie se diversifie en Mauricie», souligne notre experte.

Les investissements, deux fois plus élevés qu’ailleurs au Québec – 4,3% contre 2% – devraient demeurer en progression.

Pendant ce temps, la Mauricie devrait avoir comblé les 23 300 postes à pourvoir entre 2012 et 2016, cause de départs à la retraite en très grande majorité. Reste néanmoins que pour 2014 et 2015, la croissance sera en-deçà de la moyenne provinciale. Les résultats du premier bilan annuel montrent qu’il s’est consolidé 1 900 emplois et que 270 autres ont été créés.

Pour la première fois depuis quelques années, les perspectives d’emploi dans la foresterie sont moins sombres et pourraient contribuer à une certaine reprise du marché.

Le marché de la construction continuera de bien faire et celui de l’habitation, plus timide l’an dernier, devrait reprendre «légèrement».

Des craintes

Si l’on compte au final quand même plusieurs points positifs, certains secteurs présentent un avenir encore incertain, sans nécessairement s’avérer sombre.

«La croissance de la région dans quelques secteurs figure sous la moyenne québécoise même si elle figure mieux par rapport à elle-même. L’économie a longtemps été et est encore en bonne partie concentrée sur l’industrie manufacturière et avec les fermetures d’usines des dernières années, ça n’a pas aidé», concède Mme Routhier.

Justement, le secteur des pâtes et papiers devrait continuer sa traversée du désert, lui dont l’étude prévoit que la demande de main-d’œuvre, donc la création ou la rétention d’emploi «pourrait continuer à se replier d’ici 2015.»

Cependant, cette même étude note que l’industrie tend à se diversifier et cite en exemple la collaboration entre Kruger et FPInnovations qui ont mis sur pieds une usine pilote de filaments de cellulose.

À la baisse aussi, l’emploi dans le domaine agricole demeure sur la pente descendante alors que la création d’emplois devrait demeurer timide et insuffisante pour renverser une importante tendance négative.

Le commerce de détail demeure aussi précaire, lui qui devrait quand même s’accroître, mais «de façon modérée».

Enfin, le secteur de l’éducation stagne. La demande de main-d’œuvre demeurera à la baisse, notamment pour les niveaux secondaire et collégial.

«Il y a une progression en Mauricie, mais ça ne retournera pas au niveau des années 2000. Il y a de la lumière au bout du tunnel, mais tout n’est pas gagné. Il y a de beaux défis en Mauricie», conclue Chantal Routhier.