Un objet volant… identifié

FAUNE. Le Centre de réhabilitation de la faune Cécropia de Saint-Alexis-des-Monts a accueilli en début d’année deux nouveaux pensionnaires dont la présence n’avait jamais été confirmée en Mauricie: des petits polatouches. Appelé communément écureuil volant, l’habitat du petit polatouche au Québec était limité jusqu’ici selon le Ministère des Forêts, Faune et Parcs (MFFP) au secteur sud-ouest de la province, principalement entre le parc de la Gatineau, près de Hull, et Montréal. René Houle, technicien de la faune au ministère, a donc été très intrigué lorsque Maxime Descôteaux, responsable du microrefuge basé à Saint-Alexis-des-Monts, l’a contacté pour lui signaler la présence dans la région de ces minuscules rongeurs qu’on se doit distinguer de son cousin deux fois plus imposant: le grand polatouche. Bien que peu visible car il s’agit d’un mammifère nocturne, celui-ci est beaucoup plus commun dans nos forêts du Québec. Les deux spécimens ont été rapportés de Grandes-Piles et de Saint-Élie-de-Caxton. Ils avaient été découverts dans le fond d’une poubelle pour le premier et dans une caisse… de bières pour le second. Les petits polatouches sont friands notamment des graines des mangeoires d’oiseaux et un atterrissage raté explique sans doute sa présence dans la caisse de bières vides qui se trouvait sur une galerie. Comme les polatouches sont des rongeurs qui se déplacent en colonie, il y a fort à parier qu’ils sont plusieurs dans nos forêts. Ils habitent parfois les forêts mixtes de pins, mais préfère les forêts de feuillus denses et matures, peuplées de hêtres, d’érables, de chênes, de noyers ou de peupliers, où il trouve, entre autres, abondance de noix. Il requiert principalement la présence d’arbres morts avec une cavité ou un trou de pic abandonné pour nicher. Actif toute l’année, il partage à plusieurs le même nid de feuilles et de brindilles, été comme hiver. Selon le MFFP, le petit polatouche est susceptible d’être désigné espèce menacée ou vulnérable. Comme il le fait avec tous les animaux qu’il recueille et soigne, le Centre de réhabilitation de la faune Cécropia prévoyait relâcher dans la nature, aux endroits mêmes où ils ont été découverts, ses deux petits pensionnaires au cours des prochains jours.