Sur les traces de ses ancêtres

YAMACHICHE. Propriétaire depuis janvier d’une maison patrimoniale sur le site historique L’Enfilade-de-Maisons-en-Brique-Rouge-de-Yamachiche, Hugo Le Sage réalise un rêve : celui de restaurer la maison qui a été construite par l’un de ses ancêtres en 1881.

Natif de Yamachiche, Hugo habitait Repentigny avec sa famille depuis quelque temps. Mais voilà qu’en octobre 2013, l’occasion de faire un retour aux sources s’est présentée à lui. «Ma blonde vient de Shawinigan et ça faisait quelques années qu’on se disait qu’on aimerait ça revenir en Mauricie, raconte-t-il. Un moment donné, on a vu un partage de la maison sur Facebook et on a vu là une occasion en or. On est venu visiter et on est tombé en amour avec la maison.»

Bien plus qu’une simple demeure, cette maison a une valeur toute spéciale pour Hugo. C’est qu’elle a été construite par un de ses ancêtres, dans le village fondé par un autre de ses ancêtres directs.

«Ma maison a été construite par Sévère Lesieur-Desaulniers, qui était un descendant direct de Charles Lesieur, fondateur de Yamachiche au début des années 1700. Ma mère étant une Lesieur, je suis un descendant de cette famille pionnière. C’est pour ça que la maison me tient vraiment à cœur, parce qu’elle a été construite par mes ancêtres. Elle est resplendissante et c’est la plus haute maison du village.»

«J’ai fait beaucoup de recherches sur le sujet et je sais qu’elle était séparée par un mur intérieur autrefois, poursuit-il. C’était à l’époque une maison bifamiliale. Dans les années 1940, elle avait été achetée par un notaire, un certain Fleury.»

Une longue préparation

Conscient des nombreux travaux à effectuer, Hugo n’a pas chômé depuis son déménagement. Sa demeure étant classée patrimoniale depuis 2008, il a d’abord dû préparer un dossier étoffé des rénovations qu’il comptait faire. Un travail pointu pour lequel il lui a fallu environ 50 heures.

«Quand une maison est classée patrimoniale, l’extérieur est régi par le gouvernement, mais l’intérieur est à ma discrétion, avec l’accord de la municipalité, explique-t-il. Avant même de toucher à quoi que ce soit à l’extérieur, il faut demander des autorisations au ministère. On nous demande de préciser chacune des pièces de bois qu’on va changer et d’inscrire toutes les mesures. On va même jusqu’à l’essence de bois utilisée. Le ministère se garde le droit de dire oui ou non, ou de spécifier comment ça doit être fait.»

Des centaines d’heures de travail

Une fois le feu vert donné, Hugo a pu se mettre à la tâche. Ce sont des centaines d’heures de travail qui l’attendaient. «Je travaille beaucoup de mes mains, alors le travail à faire ne me fait pas peur. Je fais tout moi-même, à l’exception des travaux de maçonnerie. Pour la balustrade, j’ai reproduit à l’identique ce qui avait été fait en 1880. J’utilise des pièces de bois de mélèze ou de cèdre, comme à l’époque. La maison a aussi été repeinturée parce qu’elle ne l’avait pas été depuis plus de 50 ans.»

Ces importantes rénovations ont toutefois un prix. Depuis le début du projet, ce sont plus de 40 000 $ qui ont été investis sur l’extérieur de la maison seulement. En plus de la peinture, on compte des travaux de boiserie, de maçonnerie et de toiture. Encore plusieurs heures de rénovations sont devant lui, mais c’est avec le sourire qu’Hugo s’approche de son objectif un peu plus chaque jour.

Le saviez-vous?

L’Enfilade-de-Maisons-en-Brique-Rouge-de-Yamachiche, classée site historique, est un alignement de douze bâtiments résidentiels construits pour la plupart au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Les demeures se distinguent par leur parement en brique rouge ainsi que par leur ornementation blanche en bois et en fonte. Le site historique comprend notamment la maison Louis-Léon-Lesieur-Desaulniers, classée monument historique.