Inquiétudes autour de la saison de motoneige

La saison de la motoneige en Mauricie est sur le point d’être lancée. Mais Tourisme Mauricie craint que les règles imposées par la Santé publique ne compromettent la saison.

Chaque année, la région reçoit en moyenne près de 60 000 visiteurs qui traversent les 5000 km de sentiers balisés et entretenus de la Mauricie et de Lanaudière. Et on vient de partout pour en profiter. «Au niveau des Européens, il y en a qui viennent prendre leurs vacances pour faire de la motoneige. Beaucoup de Français, d’Allemands, d’Espagnols, d’Italiens. Même des Américains ou des Canadiens des provinces de l’Atlantique qui ont des réseaux moins bien développés que les nôtres. Ça fait beaucoup de monde hors Québec», explique Stéphane Boileau, directeur de Tourisme Mauricie.

Des touristes qui constituent en fait près de 40% de la clientèle habituelle. Des motoneigistes qui se régalent des panoramas, des lacs gelés, des forêts mixtes et des horizons qui soffrent à eux. «La motoneige, c’est une industrie importante qui a un impact sur près de 30 entreprises en Mauricie». Un sport dont les retombées directes et indirectes sont évaluées à près de 70 M$.

«On se retrouve à la veille de cette saison un peu dans la même situation qu’on a vécue cet été. Sans la clientèle hors Québec, ça a un impact majeur. Par contre, on récupère une grande partie des Québécois qui se sont rués sur tout ce qui est activité de plein air», espère M. Boileau.

@ST:L’enjeu majeur: les relais

@R:La pandémie casse les habitudes, éloigne les touristes et crée des contraintes qui mettent en cause la sécurité des adeptes et des parcours. Les directives de la Santé publique touchent directement les différents relais qui ne peuvent plus servir de nourriture en salle, s’inquiète M. Boileau. En revanche, les motoneigistes peuvent y consommer leurs lunchs… gelés? «Plusieurs risquent de ne pas ouvrir dans ces conditions», ajoute M. Boileau.

«Ça pose des enjeux de sécurité. Au niveau du trajet comme tel, il faut le rendre sécuritaire. Qu’on puisse après quatre ou cinq heures de motoneige s’arrêter dans un relais». Que va-t-il se passer, si les motoneigistes n’ont nulle part où se réfugier, se réchauffer et se nourrir?

«Ce que je souhaite, c’est qu’on arrive à des solutions qui nous permettent de relancer notre industrie touristique. Je comprends les positions gouvernementales. Selon les territoires, selon les éclosions, je pense qu’on peut aménager des solutions pour permettre aux gens de faire des activités en plein air, en toute sécurité. Et de maintenir aussi la santé mentale de tout le monde. L’enjeu est là à court terme» déclare M. Boileau, selon qui un «tourisme intrarégional pourrait être envisagé pour les cinq autres MRC où l’on pratique de la motoneige en Mauricie. On ne parle pas d’aller chercher des motoneigistes de partout dans la province, mais de permettre aux gens de pratiquer leur sport dans leur MRC.»

Tourisme Mauricie avertit les adeptes de ce sport dès l’entrée de son site web, paysdelamotoneige.ca « Les bonnes habitudes ne prennent pas de vacances ». Les restrictions décrétées par la direction de la Santé publique vont compliquer leurs parcours. « Il appartiendra à chaque motoneigiste de sassurer que son itinéraire est sécuritaire. Cela exigera une approche prudente et proactive. Il est recommandé de prévoir vos arrêts afin de confirmer que les établissements que vous désirez visiter seront ouverts », écrit Tourisme Mauricie.

Tourisme Mauricie identifie 9 relais sur son site : le Relais de la Station de Saint-Séverin, la Pourvoirie du lac Blanc à Saint-Alexis des Monts, celui de l’Hôtel Marineau des Trois-Rives (Mattawin), la Pourvoirie du Barrage Gouin & Magnan en Haute-Mauricie. Aussi, le Relais 22 de La Tuque, le Gîte Le presbytère du Lac-Édouard, celui de l’Auberge Gouverneur Shawinigan, de l’Hôtel Sacacomie de St-Alexis des Monts et de l’Auberge Godefroy de Bécancour.

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