Grève de 24h: «Depuis les Fêtes, plus rien ne bouge» – Mario Mongrain

Le Syndicat régional des employés municipaux de la Mauricie (CSN) a signifié son intention de recourir à une grève pour une durée de 24 heures à compter de 6h ce vendredi, et ce, jusqu’à 6h le 5 avril. Puis les employés de Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM) sont passés de la parole aux actes.

«Notre convention est échue depuis mai 2012 et nous avons eu une trentaine de rencontres. Depuis les Fêtes, plus rien ne bouge. Sur le plan monétaire, l’employeur ne veut même pas en discuter! Nous jugeons qu’il n’a plus de respect pour nous autres», a martelé Mario Mongrain, président du Syndicat régional des employés(es) municipaux de la Mauricie (CSN).

«Le manque de respect va très loin. C’est entre autres des cadres qui passent en voiture et qui sourient en voulant dire  »Aille, on est content de vous voir dehors ». Nous avons vu ça ce matin! Sur le terrain, il y a même un cadre qui a dit  »J’ai hâte que vous sortiez en grève, je vais pouvoir chauffer vos camions ». C’est incroyable!», a renchéri Paul Lavergne, président du Conseil central du Coeur du Québec – CSN.

Les employés de la RGMRM ont quant à eux l’impression de ramer à contre-courant.

«Deux ans sans convention collective! De la négociation unilatérale! Le retour de l’employeur ne vient pas. On ne sent pas que l’équipe de négociation a le mandant d’avancer. On ne demande pas grand-chose! Principalement le respect. En octobre dernier, on déplorait le même problème, soit le manque de communication. On ne semble pas intégrer les travailleuses et les travailleurs comme faisant partie de la solution», ajoute-t-il.

La grève de 24h s’est tenue sans que les services municipaux ne soient interrompus.

«Nos services continuent. C’est une action de promo et de la pub. Il s’agit d’interpeller des gens et les municipalités. Si les villes et les municipalités appelaient pour interroger la direction et se demandaient ce qui se passe et pourquoi? Y a-t-il moyen que ça se règle? On gagnerait peut-être en vitesse dans ce dossier», explique M. Lavergne.

Et rien n’est encore clarifié pour la suite des évènements dans ce dossier.

«Maintenant, ça va dépendre de ce que les membres de la direction décident de faire. S’ils viennent s’asseoir à table de négociation, ça va simplifier la vie à tout le monde, sinon, nous retournerons en assemblée», assure M. Lavergne.

«Il n’a pas d’autres journées de grève de prévues présentement, mais il n’y a rien de fermé non plus. Les employés vont se battre jusqu’au bout parce qu’on est tanné du manque de respect et ça fait deux ans que ça dure. Aujourd’hui, même avant la convention, on aimerait ça que le respect revienne», ajoute fermement M. Mongrain.

Dans le 2%

«Au Québec, 2000 conventions sont négociées et 98% vont bien. Laisser traîner deux ans, habituellement, on voit ça au niveau de la fonction publique. Ils ont des millions de dollars de dettes et ils veulent récupérer ça sur le dos des travailleurs? Voyons donc, c’est insensé! Ça prend des revenus, une vision et du développement», conclut M. Lavergne.

Le conflit touche une vingtaine d’employés. La convention d’une quinzaine d’employés des cols blancs n’est pas réglée également.