Des souvenirs gravés dans sa mémoire

MASKINONGÉ. En fin de journée, le 27 août 1991, le temps était calme, le ciel était noir et spécial, c’était chaud et humide, se souvient Jonathan Lacourse, conseiller municipal et citoyen de Maskinongé.

Non loin du commerce familial, la Quincaillerie Paul Lacourse et fils, demeure sur la rue St-Denis l’oncle de Jonathan, André Lacourse. Vers 17h15, le commerce venait de fermer ses portes. Jonathan s’apprêtait à faire le message à son oncle de fermer son parasol extérieur puisque le ciel se faisait de plus en plus menaçant. «J’ai eu le temps de traverser la rue, de lui faire le message et on commençait à voir passer dans les airs de la laine minérale. Mon père qui venait d’entrer dans notre maison m’a rapidement crié de rester dans la maison d’André et de ne pas sortir. Pendant ce temps, ma mère et ma sœur étaient dans le sous-sol de la maison familiale», relate M. Lacourse.

Très rapidement, un fort vent se lève, le bardeau et les feuilles de tôle sur les toitures voisines commencent à se détacher et à virevolter. Les fenêtres des résidences bougeaient, les débris étaient nombreux à voyager et un important grondement se faisait entendre. C’était le début de cette tornade. «Le temps était tellement lourd que les oreilles nous bouchaient. Je voyais les débris partir du moulin à farine de l’autre côté de la rivière et les arbres qui cassaient. Nos fenêtres sont venues pleines de boue. Je me suis couché à plat ventre sur le plancher».

Après la tempête, la famille s’est rapidement transportée chez l’oncle Jules qui demeurait seul dans sa résidence située à côté du salon funéraire sur la rue Saint-Laurent. Heureusement, il se portait bien malgré les branches et les arbres tombés sur sa maison. «On a vraiment constaté qu’il se passait quelque chose de grave en sortant à l’extérieur. Tout le monde dans le village parlait et criait. On entendait tout le monde, le temps était écho. On a pris conscience de l’ampleur de la tornade en parcourant les rues pour voir que tout le monde était correct et que ceux-ci nous faisaient remarquer que le clocher de l’église était tombé», raconte le conseiller municipal.

Cette tornade a laissé place à une petite accalmie après quoi la pluie s’abattait sur Maskinongé.

«Des tracteurs faisaient le chemin en tassant les débris de la rue. Nous n’avions plus d’électricité et plus de téléphone. Des ambulances ont fait le tour des rues pour s’assurer que tout le monde allait bien. Les gens commençaient à circuler dans les rues et la solidarité commençait à prendre forme. Les gens s’aidaient et s’assuraient que les résidents n’étaient pas blessés».

Dans les jours suivants cette tornade, la municipalité de Maskinongé avait aidé les familles en ouvrant le centre communautaire. Endroit où il était également possible d’aller chercher un panier de denrées.

Jonathan Lacourse avait 13 ans lorsque cette tornade s’est produite. Dans tous les débris situés sur le terrain devant l’église, il se souvient particulièrement d’avoir vu les cloches à quelques pas de lui. «Les cloches étaient entrées dans le sol de quelques pieds. Le clocher avait été renversé par la tornade. C’était quelque chose de très impressionnant! La croix située en haut de l’église était dans la rue St-Joseph et je l’avais tassé avec mon père. Elle était imposante à côté de moi. Les cloches, elles étaient vraiment dans le sol! Ça m’a marqué!», conclut-il.

Malgré son jeune âge lors des évènements, Jonathan Lacourse confirme que ces souvenirs étaient trop impressionnants pour les oublier. Aujourd’hui, comme plusieurs citoyens de Maskinongé, il se rappelle cette tornade avec des souvenirs tangibles à la maison.