Opérée à répétition pour corriger une erreur

SANTÉ. Ce qui devait s’avérer une simple chirurgie bariatrique de routine a finalement tourné au cauchemar pour Johanne, qui préfère que l’on taise son nom de famille. Six mois après sa première opération, elle n’est toujours pas au bout de ses peines. Loin de là.

«J’ai été opérée cinq ou six fois, je ne sais plus, et endormie huit fois», lance avec découragement la femme, qui croit qu’elle en aura jusqu’aux Fêtes, au moins.

Johanne s’est rendue à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec pour y subir une opération qui allait lui permettre de donner un nouveau souffle à sa vie. Au lieu de cela, c’est une histoire sans fin.

«Le médecin a accroché et percé mon intestin en voulant me brocher l’estomac. Ça a créé une fissure et deux jours après, c’était réparé et je retournais chez moi. J’ai eu une prothèse à l’estomac, puis elle a été enlevée. Après m’avoir posé un drain et avoir subi un gavage, j’ai été envoyée chez moi», raconte-t-elle.

«Le docteur m’a dit : "tu mettras de l’eau chaude sur les trous" pour aider à guérir.»

Quelques jours plus tard, la situation se gâtait.

«Fin juillet, je ne gardais plus rien, ça n’allait plus bien. Ça coulait par en-dedans, ça me coulait dans le corps. Tout me gonflait dans le corps. Je suis vraiment passée proche de mourir», confie Johanne, visiblement encore ébranlée.

«J’avais huit pouces d’intestin pourri. Les médecins ont déconnecté mon intestin et je serai réopérée bientôt pour reconnecter mon intestin. Je ne veux pas passer les Fêtes ici (à l’hôpital). Je ne suis presque pas sortie d’ici depuis mai, j’ai perdu la moitié de mes cheveux, je suis connectée au mur. J’avais 13-14 sacs sur moi», soupire-t-elle.

Malgré cette pointe de découragement, Johanne garde le moral. Tant bien que mal.

«C’est venu à bout de guérir. Je ne peux pas manger beaucoup et la vie est plate, je vais te le dire.»

«Si j’avais su que ça ferait ça, je ne l’aurais pas fait», tranche-t-elle, sans réserve, même si elle concède que «ce sont des choses qui arrivent».

«Le plus dur je pense, c’est de voir les autres partir après un séjour de trois, quatre jours, alors que moi, je reste», rapporte-t-elle.

 

Une poursuite? Elle hésite encore. «Mes enfants m’achalent, ils me disent "maman, tu ne travailles pas pendant ce temps-là". Il y a aussi la perte de jouissance dans la vie qui entre en ligne de compte. Je ne sais pas ce que je ferai. Au début, c’était non. Mais maintenant…», laisse-t-elle en suspens.

Johanne doit être opérée, une ultime fois, elle l’espère, dans les prochaines semaines.