Année importante pour le soyer du Québec

ÉCONOMIE. L’asclépiade est au cœur du développement économique de Mékinac. L’objectif est d’avoir un approvisionnement suffisant afin d’alimenter l’usine de transformation Encore 3 à Saint-Tite.

L’asclépiade possède diverses propriétés recherchées comme l’isolation vestimentaire ou acoustique, l’absorption de pétrole ou encore la résistance à l’eau.

Chaque fois qu’un producteur prend un contrat de 10 hectares, il détient entre ses mains le sort de deux emplois à temps plein. Au printemps 2016, 60 nouveaux contrats seront disponibles pour les producteurs agricoles du Québec. Daniel Allard, de la Coopérative Monark espère voir une dizaine de producteurs du secteur de Mékinac obtenir un contrat. «La prochaine année sera déterminante pour l’usine de transformation puisque la première plantation arrivera à maturité.»

C’est un spécialiste du textile en chanvre qui a parlé de la fibre de l’asclépiade à M. Allard, qui est aussi président de Mékinac Nature. Il a été l’un des premiers à prendre le risque. «Pour moi, c’était un peu contre nature de faire la culture de l’asclépiade qui était plutôt vue comme une plante non désirable. Il faut dire que ça prend trois ans avant d’obtenir des résultats et afin que les producteurs agricoles puissent obtenir leurs premiers revenus.»

«En 2012, nous avons fait les premiers essais pour trouver les façons de l’implanter. On a vérifié en 2013 ce que 2012 nous avait donné et nous avons corrigé un paquet de paramètres, explique M. Allard. Les premiers producteurs qui se sont joints au projet étaient pour l’année végétative 2014. C’est là que le marché a commencé. En 2012-2013 j’étais seul, et à la saison 2014, il y avait des plants de soyer un peu partout au Québec, principalement en Mauricie, mais aussi au Bas-St-Laurent. L’objectif est de partir des groupes de producteurs dans différentes régions pour ne pas qu’ils ne soient pas concentrés dans le même coin au cas où il arriverait une catastrophe climatique pour faire perdre la production.»

La Coopérative Monark a été créée afin de venir en aide aux producteurs agricoles qui désirent se lancer dans l’aventure du soyer du Québec. «Tranquillement, il y a des producteurs d’un peu partout au Québec qui ont commencé à s’intéresser à ce qu’on faisait. On en retrouve au Bas-St-Laurent, en Beauce, en Estrie, en Outaouais, au nord des Laurentides, en Mauricie, et le 11 janvier, la Coopérative Monark a annoncé l’implantation d’une production dans l’état du Vermont aux États-Unis».

Le souhait de la Coopérative Monark est de voir assez de producteurs pour approvisionner annuellement l’usine de transformation qui a été implantée à Saint-Tite. «Nous avons besoin d’un approvisionnement de 3000 hectares. Ce qui avait été prévu à l’origine c’est d’avoir en production 1000 hectares sur 10 ans. Entre 2013 et 2023, on voulait ajouter 100 hectares par année. La demande a explosé. À terme, il est question d’une soixante d’emplois à l’usine de Saint-Tite lorsque l’approvisionnement sera continu.»