Le docteur Barrette en mission dans Maskinongé

Le temps d’une journée, le docteur Gaétan Barrette, candidat vedette de la Coalition avenir Québec, est venu prêter main forte à l’ex-député adéquiste, Jean Damphousse, dans Maskinongé. Toujours aussi volubile, celui qui a oeuvré au cours des dernières années comme président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec n’a pas mâché ses mots pour donner sa vision de la campagne électorale et du débat sur la santé.

«Je suis venu pour appuyer mon collègue. Il a de bonnes chances de gagner, comme c’est le cas partout au Québec», a-t-il d’abord lancé en parlant de M. Damphousse. Puis concernant la campagne nationale, le candidat pour la CAQ dans Terrebonne a prédit une débandade des libéraux.

«La course va se faire à deux plus qu’à trois. L’insatisfaction par rapport au Parti libéral est extrêmement élevée, alors je serais très surpris qu’il passe sauf dans certains comtés déjà garantis d‘anglophones et d‘allophones de Montréal et encore là, il pourrait y avoir des changements. Dans la communauté francophone, c’est clair que les gens en ont ras-le-bol», fustigeait-il.

Un médecin de famille par citoyen

Lors de l’entrevue, le radiologiste a martelé l’idée qu’au bout d’un mandat caquiste, chaque citoyen aurait son médecin de famille.

«Il y a assez de médecins, c’est un problème d’organisation. On est capable de régler ça, on n’est pas des imbéciles au Québec», ironisait-il.

Concernant la pratique en milieu rural, le docteur Luc Lambert, un vétéran du métier dans Maskinongé, avait souligné qu’aucun médecin de famille d’origine francophone ne s’était installé dans la MRC depuis une dizaine d’années, dans un article publié le 7 août sur le site Internet de L’Écho. À ce sujet, le docteur Barrette croit qu’il faut «serrer la vis» aux finissants relativement à l’endroit déterminé pour amorcer leur pratique.

«Un gouvernement doit prendre ses responsabilités et s’assurer que les finissants aillent où les besoins sont. On vit un drame au Québec, ce médecin-là (docteur Lambert) qui a 31 ans de pratique, quand il va prendre sa retraite, il va bien falloir qu’il y ait quelqu’un pour s’occuper de ses patients dans la population locale», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, l’aspirant au poste de ministre de la Santé a servi une attaque rigoureuse à ses principaux adversaires dans ce domaine.

«Le docteur Bolduc (PLQ) et le docteur Hébert (PQ) ne proposent rien. Le docteur Bolduc dit que tout va bien aller et qu’en 2016 tout allait se régler seul. Est-ce que quelqu’un a déjà vu quelque chose se régler tout seul dans le système de santé? Le docteur Hébert, lui, n’a aucun programme, c’est une copie du programme des autres. Ce qu’il propose, ce sont des mesures mises en place par les libéraux. On est le seul parti qui propose des mesures spécifiques et ciblées qui vont donner des résultats: un médecin de famille pour chaque citoyen au Québec, l’accès en dehors des heures ouvrables aux médecins de famille, la fluidité pour corriger les problèmes d’organisation et de fonctionnement concernant l’accès à un médecin de famille. On va le faire, nous, on sait comment le faire», s’exclamait-il.

Finalement, le docteur Barrette est revenu sur les allusions de Pauline Marois voulant qu’un ministre de la Santé devait faire preuve d’exemplarité en matière de saines habitudes de vie.

«C’est très inapproprié, venant d’une personne comme elle qui s’est plainte toute sa vie et qui a souffert d’ailleurs de critiques sur son apparence, sa coiffure et ses vêtements. C’est un cheap shot, mais c’est la façon de faire du Parti québécois aujourd’hui. Ils ont le droit, mais on s’attend à un débat plus élevé de leur part», concluait-il.